Le valeureux prince et guerrier, sur sa fidèle monture Yakuru.

 

 

Personnage au centre du récit, Ashitaka est le héros du film. Victime d'une malédiction mortelle, le garçon d'Emishi part découvrir le monde, à la recherche de réponses à ses questions. Il incarnera la voix de la conciliation et de la tolérance.

A cause d'un sortilège hérité d'un dieu maléfique, celui qui était destiné à devenir le chef de son village se voit contraint à quitter les siens sans espoir de retour. La malédiction qui pèse sur lui et qui n'a d'autre issue que la mort, se nourrit de la haine, que chacun a en soi.

En partant à la recherche d'une explication à son mal, Ashitaka sera témoin de la folie du monde. Un monde totalement nouveau pour lui, puisqu'il vient d'un village tradtitionnel complètement isolé. Ainsi, plus qu'une simple aventure, son histoire est donc celle d'une bouleversante quête initiatique.

Ashitaka est le personnage auquel on s'identifie naturellement. D'abord du fait de son destin tragique qu'il affronte avec un courage et une sagesse qui forcent l'admiration., mais aussi parce qu'il fait preuve tout au long du récit d'aptitudes exceptionnelles. Ses prouesses au combat déjà impressionnantes sont rendues surnaturelles par le maléfice. Alliées à une détermination et un héroisme remarquables, elles lui permettront de sauver San puis Eboshi et enfin de mettre un terme à la guerre.

Un autre élément clé favorisant l'identification au personnage est le fait que c'est à travers ses yeux que le spectateur découvre les évènements tragiques frappant le pays. Mais Ashitaka est un justicier impuissant, un témoin déchiré des forces antagonistes du monde. Il ne peut se résoudre à choisir un camp. En effet, prendre parti et combattre ne ferait que répandre la souffrance et la haine, synonymes d'une évolution fulgurante de son mal.

Le rôle d'Ashitaka sera donc celui d'un trait d'union, d'un conciliateur entre les humains auxquels il appartient et les Dieux de la forêt qu'il apprend à connaître par amour pour San et par besoin d'approcher le Dieu-Cerf. Il est le seul, tout au long du film, à professer de manière utopique (naïve?) un monde où pourraient coexister les humains et les animaux.

Miyazaki affirme avoir un peu d'Ashitaka en lui. Notamment son côté à la fois mélancolique et généreux. Mais malgré sa sagesse et sa pureté d'âme, Ashitaka ne peut s'empêcher à plusieurs occasions d'éprouver des sentiments mauvais, qui ont pour effet de raviver le mal de façon spectaculaire.

A la fin du film, c'est aux côtés de San qu'Ashitaka va réussir à se libérer de la malédiction. Il faudra la collaboration des deux héros pour sauver les hommes et les animaux de la mort, et mettre fin au conflit, faisant ainsi disparaître la haine et la colère.


A travers son amour pour San (il la regarde dormir sur ce cliché), Ashitaka apprendra à voir le monde sans haine.

Yakuru est la monture d'Ashitaka. Sa race (Yakkle) n'existe pas. C'est un mélange de yak et de bouquetin inventé par Miyazaki. Yakuru est l'exemple même de la dévotion pour son maître. Il veillera sur le corps du jeune homme jusqu'à ce que celui-ci soit ressucité par le shishi Gami. On le verra aussi continuer à marcher après avoir reçu une flèche dans le flanc. Yakuru a un rôle assez important dans le message du film: il symbolise ce que peuvent être aussi les rapports hommes-animaux (on voit à un moment donné, Ashitaka partager sa propre nourriture avec sa monture).